Le cours comprend trois blocs thématiques présentant trois histoires de répressions ayant maquées par leur violence les sociétés dites modernes: l’Inquisition, la ségrégation et le colonialisme. Trois histoires de répressions qui malheureusement sont toujours d’actualité.
Or ne pouvant rester indifférents à ces injustices, il importe de chercher à veiller ensemble aux conséquences sociales des institutions, des transactions, des lois, des principes et des idées qui déterminent les relations humaines.
La sorcière : Notre premier sujet de réflexion se définit à travers un processus d’enquête à propos de la figure de la sorcière; sa diabolisation pendant l’inquisition, ses liens avec le concept de souveraineté des états modernes, le féminisme aujourd’hui et l’incontournable problème philosophique de la représentation par quoi réalité et imagination peuvent se confondre. Colette Arnould, Armelle le Bras-Choppard, Silvia Federici ainsi que Mona Chollet seront nos guides.
Hip Hop : Cette seconde séquence de cours s’appuiera sur la distinction entre libéralisme et communautarisme afin de saisir l’importance des enjeux sociaux relatifs à la lutte pour l’égalité en Amérique ainsi que la question du pouvoir impliquant des rapports entre dominants et dominés. Nous nous demanderons si le Rap participe d’une forme d’hégémonie ou si cet art demeure le foyer de résistance politique qu’il était à ses débuts? Chalrles Larmore, Michaël Walzer, James C. Scott ainsi que le plus grand nombre possible d’artistes de la scène Hip Hop nous aideront à mener cette enquête.
Cultures autochtones : Ce troisième bloc a pour thème le rapport entre la diversité culturelle et l’universalisme comprenant une réflexion sur le colonialisme ainsi que le très actuel problème de la reconnaissance et de la réconciliation. Nous travaillerons à partir d’une lecture comparant le Rapport du CERP et le texte intitulé «Je suis une maudite sauvagesse» d’An Antane Kapesh. Une enquête qui, à travers la remise en question de nos propres a priori, nous conduira jusqu’aux frontières de la littérature issue des communautés des Premières Nations où Joséphine Bacon, Naomi Fontaine et bien d’autres nous initierons à ce territoire poétique.
Comme vous pouvez le constater, chacun des blocs thématiques nécessite l’analyse d’une problématique donnée. Le problème de la représentation nous amène à chercher à comprendre comment il arrive que nous ne soyons plus capable de faire la distinction entre ce qui relève d’un monde imaginaire et l’observation du monde extérieur. Celui de la résistance cherche à nous aider à comprendre les rapports de pouvoirs entre dominants et dominés afin de questionner notre capacité à construire des sociétés justes et égalitaires. Finalement, le problème de la reconnaissance renvoie aux questions que posent la cohabitation entre nations, la diversité culturelle, les effets du colonialisme ainsi que le choc que représente les rencontres entre diverses manières de penser.
Or chacun de ces aspects du cours est indissociable de la mise en pratique d’une méthode d’enquête ayant pour objectif de nous amener à nous situer le plus concrètement possible par rapport à ces enjeux. Un effort de situation comprenant l’idée de nous constituer en tant que communauté capable d’évaluer les conséquences de ces questions dans nos propres milieux de vie mais aussi d’inventer de nouvelles manières de penser, ressentir et agir.
Il s’agit donc d’un cours entièrement développé en faveur d’un réel engagement dans le monde des idées, des récits, des affects, des institutions et des habitudes qui fondent notre lien avec notre environnement le plus immédiat, soit les autres, la société, la nature, le corps …
Il n’en tient qu’à vous de vivre à travers ce cours une véritable expérience philosophique.